Volume de lait de vache collecté en 2008 en métropole : 23 122 000 000 L
Volume de lait conditionné en 2008 : 3 756 950 000 L
(aromatisés, pasteurisé, stérilisé, UHT, liquide infantile, entier, demi-écrémé, écrémé, bio ou non)
Soit par jour :
3 756 950 000 / 365 = 10 293 013 L par jour en moyenne
Population métropolitaine (janvier 2008) : 62 135 000 habitants
Donc il y a en moyenne 0, 165 L de lait conditionné par habitant et par jour. (10 293 013 / 62 135 000) !!!!!
82 572 exploitations productrices de lait de vache en 2008 .
Nombre de vaches laitières en 2008 : 3 794 000 donc 3 794 000 / 82 572 = 45,95 VL / exploitation
Niveau de production annuel moyen en 2008 : 6105 kg / VL soit 5927 L /VL car la masse volumique du lait est de 1,03kg/dm3
Lait moyen produit par jour de lactation (300 jours de lactation environ) : 5927 / 300 = 19,75 L produits par vache par jour.
Sources CNIEL : https://asp.zone-secure.net/v2/index.jsp?id=24/34/11887&lng=fr + calculs
à comparer avec les besoins journaliers ( 3 produits laitiers par jour)http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/mag_2000/mag1013/nu_2546_calcium_produits_laitiers.htm
Alors évidemment il y a les AOP , les IGP , etc ... bref les fromageries ... de types fruitières, artisanales, fermières, industrielles elles produisent du fromage à base de lait de vache, de chèvre, de brebis.
Faire du fromage nécessite :
1 : des matières premières : lait , ferments, présure, sel
2 : un atelier aux normes et du matériel
3 : de la main d'oeuvre (en fromagerie fermière pas moins de 6h par jours vaisselles comprises )
4 : des moyens et du temps de commercialisation ( marchés en ville, revendeurs, vente à la ferme, AMAP, Points de Vente Collectif)
Personnellement pendant toutes mes années étudiantes, j'ai consommé trois produits laitiers premier prix : du lait UHT demi-écrémé, de l'emmental (pour mettre dans les pâtes), des yaourts et je m'estime parmi les chanceuses. Personnellement je suis capable de m'adapter à peu près à n'importe quel type de régime alimentaire mais je suis persuadée que des statistiques ne montrerait pas un pourcentage énorme de consommateurs de fromages au petit-déjeuner. Le classique chocolat au lait , ou céréales au lait est bien une réalité pour beaucoup au XXI ème siècle.
Conclusion le lait liquide est bien un produit de base et beaucoup consommé ( en France comme dans de nombreux pays du monde). Pourtant certains industriels continuent de fabriquer non plus des produits de base dans l'alimentation humaine mais des produits plaisir. Un exemple : pour fabriquer de la crème dessert ce n'est pas le lait qui coûte le plus cher à l'industriel mais les additifs(épaississants, emulsifiants, colorants, arômes, sucre, bricoles croustillantes à mélanger avec) et les emballages. A l'heure où les messages de nutrition sont on ne peut plus clairs (ne pas manger trop gras, trop salé, trop sucré) certains industriels continuent de faire des économies en achetant le lait pas cher aux producteurs et avec cette économie ils se fournissent en ingrédients mauvais à la santé et en emballages pour portions individuelles dont nos poubelles débordent. Danette, La laitière, Mamie Nova, Mont blanc, remettez vous en question. Cantines scolaires, établissements de restauration collective, boycottez.
D'autre part la fabrication de fromage, basée sur la coagulation des protéines de lait, laisse échapper lors de l'égouttage beaucoup de "petit-lait" ou lactosérum , considéré comme un déchet, les fromageries tentent de le recycler via l'élevage de porcs. Ceci signifie que suivant le type de fromage, on ne fait de toute façon pas 1 L de fromage avec un litre de lait et que l'organisation ( lieu de production, matériel, temps de travail, commercialisation, gestion des déchets ) n'est pas la même si l'on fait du fromage ou du lait.
Le yaourt ne laisse pas échapper de lactosérum. Je ne taperai donc pas sur les fabricants de yaourts qui n'utilisent pas de lait en poudre mais j'ai du mal à comprendre le côté positif de la consommation d'énergie liée à la déshydratation d'une matière première, le lait, disponible dans le secteur de fabrication du produit yaourt.
La répartition de la production laitière en France est impactée par le relief géographique :
Dans les grandes étendues de terres à faible pentes, labourables : production de lait conventionnel ( mélangeuse distributrice, ensilage de maïs, etc...).
Les zones de montagne Alpes, Jura, Vosges, Pyrénées, Massif Central : avec leurs pentes réservées aux pâturages le lait produit est principalement destiné à la fabrication de fromages AOP, longuements affinés et destinés à la dégustation plutôt qu'à l'alimentation.
Dans certains secteurs comme dans le Sud Isère par exemple, où il n'y a pas d'AOC, avec la diminution d'agriculteurs et donc du nombre d'exploitations laitières, certaines exploitations se sont vues abandonnées par les collecteurs de lait. C'est aussi une des raison pour laquelle certaines exploitations se sont mises à la transformation fromagère fermière et à la commercialisation de ce produit. Bravo à elles mais je pense qu'avant toute chose pour maintenir la collecte et la collectivisation du conditionnement de lait et de la transformation fromagère, il faut maintenir un maillage correct de producteurs de lait.
Le Massif Central transforme une quantité plus faible de lait de montagne en fromages et s'est lancé il y a déjà quelques années dans le conditionnement de lait "label montagne". C'est un produit qui répond à un cahier des charges concernant la zone de production et l'alimentation des troupeaux (pâturage), et les zones de conditionnement. D'autres laiteries , dans les Alpes ou ailleurs, pourraient s'intéresser à ce produit. Et comme l'angoisse de la sous-production de lait ne sera plus alors d'actualité, les producteurs de lait conventionnel (alimentation des vaches à base d'ensilage de maïs) pourront peut être s'intéresser d'avantage à produire un produit de meilleure qualité et en évitant l'épuisement des sols par la monoculture de maïs.
Alors maintenant il faudrait savoir si avec la crise mondiale, les stocks de fromages AOP dans les caves ne sont pas en train de grossir de façon alarmante, il faudrait savoir si on est vraiment en excédent de production de lait liquide au point de devoir continuer à transformer du lait liquide en lait déshydraté avant de l'exporter dans des pays en développement ou émergent qui devront le réhydrater au lieu de réinvestir leur agriculture : savoir faire, innovation, développement par eux-même.
Il y a pas mal d'inconnues pour que je puisse prendre une décision en ayant toutes les données en tête mais éthiquement je préfère quand même ne pas produire du lait avec de l'ensilage de maïs mais produire du lait liquide quand même.
Et un jour j'irai passer ma retraite en Algérie, au Mali ou ailleurs, pour voir si on peut faucher en hiver et distribuer du foin pendant la sécheresse quand il n' y plus d'herbe.
Sites à lire :
Lait de montagne :
http://www.glac.fr/produit.php?id=99&nom=Lait+de+montagne+%3A+Monts+d%27Auvergne+UHT
http://www.laiterie-gerentes.com/from/uht.htm
http://www.reussir-lait.com/actualites/marches-entre-produits-standard-et-appellations-d-origine-le-lait-de-montagne-cherche-a-se-differencier&fldSearch=:PI7OYDFK.html
http://www.lemangeur-montagne.com/vivre-la-montagne/de-lherbe-a-lassiette-une-filiere-alimentaire-et-culinaire-de-qualite/2-denomination-montagne-en-france-et-en-europe-definition/
La filière lait en Algérie, 3ème pays importateur de lait après l'Italie et le Mexique : Quand l'ONIL met la charrue avant les boeufs en bloquant les livraisons de commandes déjà payées par les industries de produits laitiers.
http://ressources.ciheam.org/om/pdf/b14/CI960052.pdf
http://www.algeriepyrenees.com/article-la-crise-du-lait-en-algerie-encore-et-toujours-ou-en-est-on-64316795.html
http://www.youtube.com/watch?v=SGufopeqsPw
http://maghrebinfo.actu-monde.com/archives/article4036.html
Filière lait cru réfrigéré dans les Monts du lyonnais : les producteurs des Monts du lyonnais et Arc en Ciel France (http://www.arcenciel-france.org/) créent la filière Monts Lait :
le site de Monts Lait : http://lait-aec.blogspot.com/
Evidemment s'installer hors cadre familial est un handicap mais finalement cela permet de choisir le système de production avec lequel je veux travailler, le produit fini que je veux produire et donc la filière dont j'ai besoin.